Histoire de la réalisation d’un court métrage

Nous sommes dans un huis clos, car l’histoire se déroule entièrement entre les quatre murs d’une mansarde parisienne au XIXe siècle et nous nous trouvons en plein courant romantique, à une époque où l’art se plaisait à exalter le mystère et le fantastique de toutes choses.

La lumière, c’est le goût d’une magnifique tarte aux fraises. Sans elle, l’essentiel n’y est pas. Elle porte la tonalité d’une histoire, la sublime et la cisèle de nervures gracieuses. Ce n’est pas pour rien qu’il y a plus de 50 ans, quand le matériel de prise de vue représentait des wagons entiers, le rôle du chef opérateur était considéré comme plus important que celui du réalisateur (qui lui n’était qu’un « faiseur »). Encore actuellement, la lumière demande un sens aiguisé de l’esthétique et une excellente connaissance technique : deux compétences qui se trouvent rarement réunies chez une personne.

« Cruelle Annabelle » empruntera à l’imagerie dite « gothique » : des lumières jouant sur le clair-obscur, les contre-jours, les halos lumineux, l’utilisation de lumières naturelles (lampe à pétrole, lune, soleil, braises ardentes…). La lumière suivra la progression du soleil déclinant, tout d’abord chaleureuse, puis laissant la place aux teintes froides et bleutées de la nuit étoilée. L’opposition entre lumière froide et chaude traduira donc la dualité qui est au centre de l’histoire. La poussière flottant dans la chambre mettra en valeur les pinceaux lumineux la traversant de par en par.

Anastasia DurandChef opérateurAnastasia Durand est une passionnée de l’image. Faisons la lumière sur son parcours qui brille par l’absence de digression à son domaine de prédilection. Nantaise d’origine, elle poursuit ses études à Paris par une licence Cinéma à Paris 8 puis à l’ENS Louis Lumière. Après une multitude d’expériences dans le court-métrage, elle réalise la photographie d’un long métrage autoproduit de Clément Schneider, « Etudes pour un paysage amoureux » dont l’histoire se déroule au XVIIe siècle. Plus récemment, elle a la chance de travailler avec Alain Resnais en tant qu’assistant caméra, une expérience forcément marquante qui n’a fait que renforcer sa passion pour son métier.

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